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10.3. Réseau privé virtuel

Un réseau privé virtuel (Virtual Private Network, ou VPN) est un moyen de relier par Internet deux réseaux locaux distants via un tunnel (généralement chiffré pour des raisons de confidentialité). Souvent, cette technique sert simplement à intégrer une machine distante au sein du réseau local de l'entreprise.
Several tools provide this functionality. OpenVPN is an efficient solution, easy to deploy and maintain, based on SSL/TLS. Another possibility is using IPsec to encrypt IP traffic between two machines; this encryption is transparent, which means that applications running on these hosts need not be modified to take the VPN into account. SSH can also be used to provide a VPN, in addition to its more conventional features. Finally, a VPN can be established using Microsoft's PPTP protocol. Other solutions exist, but are beyond the focus of this book.

10.3.1. OpenVPN

Logiciel dédié à la création de réseaux privés virtuels, sa mise en œuvre implique la création d'interfaces réseau virtuelles à la fois sur le serveur VPN et sur le (ou les) client(s). Il gère aussi bien les interfaces tun (tunnel de niveau IP) que tap (tunnel de niveau Ethernet). Concrètement, on emploiera des interfaces tun sauf lorsque l'on souhaite intégrer les clients VPN dans le réseau local du serveur par le biais d'un pont Ethernet (bridge).
OpenVPN s'appuie sur OpenSSL pour gérer toute la cryptographie SSL/TLS et assurer les fonctions associées (confidentialité, authentification, intégrité, non-répudiation). Il peut être configuré pour employer une clé secrète partagée ou pour exploiter des certificats X509 d'une infrastructure de clés publiques. Cette dernière configuration sera toujours privilégiée car plus souple pour gérer une population croissante d'utilisateurs nomades disposant d'un accès au VPN.

10.3.1.1. Configuration du serveur OpenVPN

After all certificates have been created (follow the instructions from Section 10.2.2, « Infrastructure de clés publiques easy-rsa »), they need to be copied where appropriate: the root certificate's public key (pki/ca.crt) will be stored on all machines (both server and clients) as /etc/ssl/certs/Falcot_CA.crt. The server's certificate is installed only on the server (pki/issued/vpn.falcot.com.crt goes to /etc/ssl/certs/vpn.falcot.com.crt, and pki/private/vpn.falcot.com.key goes to /etc/ssl/private/vpn.falcot.com.key with restricted permissions so that only the administrator can read it), with the corresponding Diffie-Hellman parameters (pki/dh.pem) installed to /etc/openvpn/dh.pem. Client certificates are installed on the corresponding VPN client in a similar fashion.
By default, the OpenVPN initialization script tries starting all virtual private networks defined in /etc/openvpn/*.conf. Setting up a VPN server is therefore a matter of storing a corresponding configuration file in this directory. A good starting point is /usr/share/doc/openvpn/examples/sample-config-files/server.conf.gz, which leads to a rather standard server. Of course, some parameters need to be adapted: ca, cert, key and dh need to describe the selected locations (respectively, /etc/ssl/certs/Falcot_CA.crt, /etc/ssl/vpn.falcot.com.crt, /etc/ssl/private/vpn.falcot.com.key and /etc/openvpn/dh.pem). The server 10.8.0.0 255.255.255.0 directive defines the subnet to be used by the VPN; the server uses the first IP address in that range (10.8.0.1) and the rest of the addresses are allocated to clients.
With this configuration, starting OpenVPN creates the virtual network interface, usually under the tun0 name. However, firewalls are often configured at the same time as the real network interfaces, which happens before OpenVPN starts. Good practice therefore recommends creating a persistent virtual network interface, and configuring OpenVPN to use this pre-existing interface. This further allows choosing the name for this interface. To this end, openvpn --mktun --dev vpn --dev-type tun creates a virtual network interface named vpn with type tun; this command can easily be integrated in the firewall configuration script, or in an up directive of the /etc/network/interfaces file, or a udev rule can be added to that end. The OpenVPN configuration file must also be updated accordingly, with the dev vpn and dev-type tun directives.
Sans mesures supplémentaires, les clients VPN n'ont accès qu'au serveur VPN, par l'intermédiaire de l'adresse IP 10.8.0.1. Pour donner accès au réseau local (192.168.0.0/24), il faut ajouter une directive push route 192.168.0.0 255.255.255.0 à la configuration d'OpenVPN afin que les clients VPN obtiennent automatiquement une route indiquant que le réseau en question est joignable par l'intermédiaire du VPN. En outre, il faut s'assurer que toutes les machines du réseau local aient une route indiquant que le réseau privé virtuel est accessible par l'intermédiaire du serveur VPN (c'est automatiquement le cas si le serveur VPN est installé sur la passerelle du réseau local). Alternativement, il faut configurer le masquerading sur le serveur afin que les connexions initiées par les clients apparaissent comme provenant du serveur VPN (voir Section 10.1, « Passerelle »).

10.3.1.2. Configuration du client OpenVPN

Pour mettre en place un client OpenVPN, il faut également déposer un fichier de configuration dans /etc/openvpn/. On pourra s'inspirer de /usr/share/doc/openvpn/examples/sample-config-files/client.conf pour une configuration standard. La directive remote vpn.falcot.com 1194 indique l'adresse et le port du serveur OpenVPN. Les directives ca, cert et key doivent aussi être modifiées pour indiquer l'emplacement des différentes clés.
If the VPN should not be started automatically on boot, set the AUTOSTART directive to none in the /etc/default/openvpn file. Starting or stopping a given VPN connection is always possible with the commands systemctl start openvpn@name and systemctl stop openvpn@name (where the connection name matches the one defined in /etc/openvpn/name.conf).
The network-manager-openvpn-gnome package contains an extension to Network Manager (see Section 8.2.5, « Configuration réseau itinérante ») that allows managing OpenVPN virtual private networks. This allows every user to configure OpenVPN connections graphically and to control them from the network management icon.

10.3.2. Réseau privé virtuel avec SSH

There are actually two ways of creating a virtual private network with SSH. The historic one involves establishing a PPP layer over the SSH link. This method is described in a HOWTO document:
La seconde méthode est plus récente. OpenSSH permet en effet, depuis sa version 4.3, d'établir des interfaces réseau virtuelles (tun*) de part et d'autre d'une connexion SSH. Ces interfaces réseau peuvent alors être configurées exactement comme s'il s'agissait d'interfaces réseau locales. Il faut autoriser la création de tunnels en positionnant PermitTunnel à « yes » dans la configuration du serveur SSH (/etc/ssh/sshd_config). Lors de l'établissement de la connexion, il faut explicitement demander la création d'un tunnel en passant l'option -w any:any (on peut remplacer any par le numéro de périphérique tun désiré). Des deux côtés, l'utilisateur doit avoir les droits administrateur pour créer le périphérique réseau nécessaire (autrement dit, il faut se connecter en tant que root).
Quelle que soit la méthode choisie, l'établissement d'un réseau privé virtuel sur SSH est très simple à mettre en œuvre. En revanche, ce n'est pas le fonctionnement le plus efficace : il n'est pas adapté aux gros débits sur le réseau privé virtuel.
The explanation is that when a TCP/IP stack is encapsulated within a TCP/IP connection (for SSH), the TCP protocol is used twice, once for the SSH connection and once within the tunnel. This leads to problems, especially due to the way TCP adapts to network conditions by altering timeout delays. The following site describes the problem in more detail:
VPNs over SSH should therefore be restricted to one-off tunnels with no performance constraints.

10.3.3. IPsec

IPsec, despite being the standard in IP VPNs, is rather more involved in its implementation. The IPsec engine itself is integrated in the Linux kernel; the required user-space parts, the control and configuration tools, are provided by the libreswan package or the strongswan package. Here we describe briefly the first of these options.
First, we install the libreswan package. In concrete terms, each host's /etc/ipsec.conf contains the parameters for IPsec tunnels (or Security Associations, in the IPsec terminology) that the host is concerned with. There are many configuration examples in /usr/share/doc/libreswan/, but Libreswan's online documentation has more examples with explanations:
The IPsec service can be controlled with systemctl; for example, systemctl start ipsec will start the IPsec service.
Malgré son statut de référence, sa complexité de mise en œuvre restreint considérablement l'usage d'IPsec dans la pratique. On préférera généralement une solution à base d'OpenVPN lorsque les tunnels VPN nécessaires sont peu nombreux et n'évoluent pas régulièrement.

10.3.4. PPTP

PPTP (Point-to-Point Tunneling Protocol, ou protocole de tunnel en point à point) emploie deux canaux de communication, pour échanger respectivement des informations de contrôle et des données (ces dernières emploient le protocole GRE — Generic Routing Encapsulation, ou encapsulation de routage générique). Une connexion PPP standard s'établit sur le canal d'échange de données.

10.3.4.1. Configuration du client

Le paquet pptp-linux est facile à configurer. Les instructions suivantes sont inspirées de sa documentation officielle :
Les administrateurs de Falcot ont créé plusieurs fichiers : /etc/ppp/options.pptp, /etc/ppp/peers/falcot, /etc/ppp/ip-up.d/falcot et /etc/ppp/ip-down.d/falcot.

Exemple 10.2. Fichier /etc/ppp/options.pptp

# Options PPP employées pour une connexion PPTP
lock
noauth
nobsdcomp
nodeflate

Exemple 10.3. Fichier /etc/ppp/peers/falcot

# vpn.falcot.com est le serveur PPTP
pty "pptp vpn.falcot.com --nolaunchpppd"
# la connexion s'identifiera comme utilisateur « vpn »
user vpn
remotename pptp
# la prise en charge du chiffrement est nécessaire
require-mppe-128
file /etc/ppp/options.pptp
ipparam falcot

Exemple 10.4. Fichier /etc/ppp/ip-up.d/falcot

# Create the route to the Falcot network
if [ "$6" = "falcot" ]; then
  # 192.168.0.0/24 is the (remote) Falcot network
  ip route add 192.168.0.0/24 dev $1
fi

Exemple 10.5. Fichier /etc/ppp/ip-down.d/falcot

# Delete the route to the Falcot network
if [ "$6" = "falcot" ]; then
  # 192.168.0.0/24 is the (remote) Falcot network
  ip route del 192.168.0.0/24 dev $1
fi

10.3.4.2. Configuration du serveur

pptpd est le serveur PPTP pour Linux. Son fichier de configuration principal /etc/pptpd.conf n'a presque pas besoin de modifications ; il faut juste y renseigner localip (adresse IP locale) et remoteip (adresse IP distante). Dans le fichier suivant, le serveur PPTP a toujours l'adresse IP 192.168.0.199 et les clients PPTP reçoivent des adresses IP comprises entre 192.168.0.200 et 192.168.0.250.

Exemple 10.6. Fichier /etc/pptpd.conf

[..]
# TAG: localip
# TAG: remoteip
#       Specifies the local and remote IP address ranges.
#
#       These options are ignored if delegate option is set.
#
#       Any addresses work as long as the local machine takes care of the
#       routing.  But if you want to use MS-Windows networking, you should
#       use IP addresses out of the LAN address space and use the proxyarp
#       option in the pppd options file, or run bcrelay.
#
#       You can specify single IP addresses seperated by commas or you can
#       specify ranges, or both. For example:
#
#               192.168.0.234,192.168.0.245-249,192.168.0.254
#
#       IMPORTANT RESTRICTIONS:
#
#       1. No spaces are permitted between commas or within addresses.
#
#       2. If you give more IP addresses than the value of connections,
#          it will start at the beginning of the list and go until it
#          gets connections IPs.  Others will be ignored.
#
#       3. No shortcuts in ranges! ie. 234-8 does not mean 234 to 238,
#          you must type 234-238 if you mean this.
#
#       4. If you give a single localIP, that's ok - all local IPs will
#          be set to the given one. You MUST still give at least one remote
#          IP for each simultaneous client.
#
# (Recommended)
#localip 192.168.0.1
#remoteip 192.168.0.234-238,192.168.0.245
# or
#localip 192.168.0.234-238,192.168.0.245
#remoteip 192.168.1.234-238,192.168.1.245
localip 192.168.0.199
remoteip 192.168.0.200-250
Il faut aussi modifier la configuration PPP employée par le serveur PPTP, consignée dans le fichier /etc/ppp/pptpd-options. Les paramètres importants à changer sont les noms du serveur (pptp) et du domaine (falcot.com) ainsi que les adresses IP des serveurs DNS et Wins.

Exemple 10.7. Fichier /etc/ppp/pptpd-options

# Enable connection debugging facilities.
# (see your syslog configuration for where pppd sends to)
#debug

# Name of the local system for authentication purposes
# (must match the second field in /etc/ppp/chap-secrets entries)
name pptpd

# Optional: domain name to use for authentication
## change the domainname to your local domain
domain falcot.com

# Authentication
## these are reasonable defaults for WinXXXX clients
## for the security related settings
auth
refuse-pap
refuse-chap
refuse-mschap
# Require the peer to authenticate itself using MS-CHAPv2 [Microsoft
# Challenge Handshake Authentication Protocol, Version 2] authentication.
require-mschap-v2
# Require MPPE 128-bit encryption
# (note that MPPE requires the use of MSCHAP-V2 during authentication)
require-mppe-128

# Network and Routing
## Fill in your addresses
ms-dns 192.168.0.1
ms-wins 192.168.0.1

## Fill in your netmask
netmask 255.255.255.0

## some defaults
nodefaultroute
proxyarp
lock
La dernière étape est d'enregistrer l'utilisateur vpn et le mot de passe associé dans le fichier /etc/ppp/chap-secrets. Le nom du serveur doit y être renseigné explicitement, l'astérisque (*) habituel ne fonctionnant pas. Par ailleurs, il faut savoir que les clients PPTP sous Windows s'identifient sous la forme DOMAINE\\UTILISATEUR au lieu de se contenter du nom d'utilisateur. C'est pourquoi on trouve aussi dans ce fichier l'utilisateur FALCOT\\vpn. On peut encore y spécifier individuellement les adresses IP des utilisateurs, ou indiquer un astérisque dans ce champ si l'on ne souhaite pas d'adresses fixes.

Exemple 10.8. Fichier /etc/ppp/chap-secrets

# Secrets for authentication using CHAP
# client        server  secret      IP addresses
vpn             pptp    f@Lc3au     *
FALCOT\\vpn     pptp    f@Lc3au     *